L’arrivée à Sydney

Alors, disons le tout de suite, l’arrivée en Australie, c’est le gros gros changement après l’Asie. Tout d’un coup, retour à des repères plus familiers, des espaces plus lumineux, organises, bref un autres monde.

On démarre par un rendez vous en centre ville Sydney pour récupérer les clés d’une amie qui va nous accueillir dans sa maison du quartier de Mosman. C’est aussi le lieu de rdv pour les retrouvailles avec mon frère. Petit déjeuner à la française puis récupération générale pour tout le monde, histoire d’avaler le décalage horaire et d’essayer de se mettre a l’heure australienne.

Le lendemain par contre, on joue les vrais touristes et on part en, balade dans Sydney. Une chance pour nous, il nous faut prendre le Ferry / bus pour nous rendre en ville. on a donc droit au spectacle de la traversée de la sublime baie de Sydney. Soyons honnête, Le cote carte postale est bien présent : le Harbour Bridge, l’Opéra, le soleil qui brille, les parcs verdoyants et les grattes ciel…. Tout y est. Avant de nous lancer dans un peu de shopping, on se balade dans le centre ainsi que sur le port, histoire de voir cet fameux opéra de plus près.

Mes premières impressions après l’Inde ??? c’est hyper propre !!! En plus, nous constatons que les australiens sont très très disciplinés : on fait une file impeccable pour attendre son bus et monter dedans ; on fume a cote des cendriers et on y jette son mégot ; on paye son passage en ferry une fois qu’on a fait le trajet…. Bref, déjà que pour les latins que nous sommes, ca change mais là, après l’Asie, Le contraste a quelque chose d’hallucinant. j’avoue, Ça fait du bien un peu de choses ordonnées.

Cependant, au final, on trouvera quand même que tout ça, c’est parfois un peu trop. L’ambiance est parfois a une forme de sens aigu du civisme, qui n’est pas dans nos mœurs. exemple : faites un bisou a une voiture en vous garant et vous pouvez être certain que si un voisin vous a vu, il s’empressera de relever votre immatriculation ; ou encore, si l’envie vous prend de vadrouiller un peu sur une piste de l’outback, le pompiste ne pourra pas s’empêcher de vous dire que vous ne pouvez normalement pas y aller avec votre véhicule de location, que c’est terrible, que vous ne serez pas couverts etc, etc, etc. Au bout de notre périple, nous nous dirons finalement que cette civilisation vit dans la peur … de tout et n’importe quoi parfois….

En attendant, retour a Sydney pour un week-end long pour nos hôtes. du coup, Nos amis nous emmènent a la plage : la petite est bien entendu aux anges et nous prenons notre première leçon de surf. Barbecue et papotages des retrouvailles…

Le lendemain, nous nous lançons a l’assaut de Sydney pour aller chercher le van et faire les courses outdoor nécessaires pour les bivouacs et le canyoning.

Pendant ce temps, madame reste avec nos amis pour donner un coup de mains au vidage de la cuisine car en fait, on les envahit a un moment pas simple pour eux puisqu’ils doivent casser toute la cuisine et tout refaire. Elle restera donc a Sydney quelques jours a partager un bout de vie et de bricolage pendant que nous iront canyonner dans les Blue Mountains.

Blue Mountains

Bon voilà, ça avait commencé il y a quelques mois avec un article du National Geographic qui parlait des canyons des Blue mountains. Les photos étaient superbes, il parlait de l’aspect sauvage de la région, de la faune, de la flore…. C’était décidé, il fallait y aller.

J’ai donc motivé le frangin pour qu’il vienne avec le matos de canyon à Sydney.

Et ben c’est tout un programmes ces Blue mountains! L’orientation est galère (même avec un GPS) , on passe beaucoup de temps à marcher. Les approches et retours sont longs, et les marches intermédiaires dans les canyons interminables. La sensation d’isolement est totale. Sur les chemins, pas de biches ou de sangliers mais des kangourous. Dans l’eau, ce sont des yabbies (écrevisses) à la place des truites. Et puis les fougères font 2 ou 3 mètres de haut et les eucalyptus ne perdent pas leurs feuilles à l’automne mais leur écorce (!?). Dans les grottes quand on éteint la frontale, on voit les gloworms au plafond qui en brillant dans le noir forment une sorte de voute celeste. Bref C’est bien différent de chez nous.

Les 3 premiers jours nous faisons Rocky Creek, Hole in the Wall, et Serendipity.

Avant de partir de Sydney j’avais laissé un message sur le forum australien pour trouver des locaux avec qui cannyonner. Joe le Sydneysider propose d’aller faire Claustral ensemble, pour notre dernier jour c’est prarfait. On se retrouve ce mardi matin, il vient avec Lydia la néo-zélandaise.

Claustral c’est difficile à décrire, mais en un mot, il faut le faire absolument quand on est là bas. C’est sublime. Mais ça se mérite. Déjà Le topos DC et le bouquin du coin ne sont plus à jour: l’ancien accès est fermé car passant par une propriété privée. Heureusement il y a Joe. Il faut compter 1h30 d’approche à cheminer sur des sentes à peine visibles et désescalader tant bien que mal dans une gorge avant de trouver le départ du canyon.

Le retour est encore plus compliqué. En sortant il faut remonter une sente raide, remonter un premier canyon, gravir puis redescendre une montagne, redescendre encore un autre canyon en désescaladant puis marcher encore pour atteindre l’entrée du canyon. Il ne manque plus alors qu’à faire la marche d’approche dans l’autre sens. On a mis presque 4h au total pour le retour.

Quant au canyon, fabuleux. Aucune difficulté. Ni vraiment vertical ni vraiment ludique, mais l’ encaissement est unique et continu. Et quels jeux de lumière avec la végétation! Dommage que les photos soient floues.

Pour finir la journée, nous irons manger de succulentes tartes aux pommes tous ensemble avant de rentrer sur Sydney.

De Sydney à Brisbane

Au retour des garcons, on consacre une nouvelle journée à la découverte de Sydney. Détour par le quartier chinois pour quelques achats électroniques puis balade qui nous mènera finalement au Darling Harbour.

Nous ne resisterons pas a la visite de l’Aquarium et on enchaînera avec le Wildlife pour finir notre journée en plein délire au milieu des poupées de cire de Mme Tussaud. Eh oui, ça arrive…. Nobody’s perfect. 🙂

Vers la cordillière australienne

Le van bien bien chargé, notre road trip démarre enfin. on se décide a partir tous les 3 vers la cordillère australienne. Alors, commençons par évoquer 2 points : Sydney est immense.. mais vraiment immense, plus de 1200km2…. Entre le plein de courses, la recherche désespérée de bières buvables (l’alcool n’est pas vendu en grande surface) et des tours et détours, il nous faudra quasiment une grosse demi journée pour quitter l’agglomération.

2eme point : le confort très relatif de notre van. soyons clairs : on était très très serrés. il faut dire que le site du loueur vous annonce un véhicule pour 3 personnes et quand vous y êtes, vous constatez que c’est pour 2 adultes et 1 enfant…. et un pas trop grand hein ! l’ado c’est foutu. Je vous laisse donc imaginer la promiscuité que nous avons vécu car outre nos affaires a tous les 3, nous avions en plus, le matériel de canyon de ces messieurs ! Cerise sur le gâteau : le siège « enfant » était entre le conducteur et le passager, permettant a l’heureux détenteur de la place de passer les vitesses avec son genou droit et de se prendre l’allume cigare avec son genou gauche, le tout, suffisamment surélevé pour avoir pile poil en face de soi, dans son champ de vision le superbe rétroviseur. Bref, on vous l’assure, que du bonheur ! Pour ne pas faire de jaloux, on a vite decide de faire des roulements toutes les 2h max mais quand même, lol. (et je ne vous parlerai pas du pseudo lit que Guilhem s’est coltiné pendant ces 10 jours).

Enfin équipés, nous partons a la découverte du pays aux kangourous. Des kangourous, il y en a effectivement beaucoup ici. Malheureusement, dès qu’on part dans l’arrière pays, nous constaterons que ces pauvres kangourous ne font pas long feu face aux camions (les fameux road trains) qui sillonnent les routes de l’Outback.

Nous aurons quand même la chance d’en apercevoir quelques uns, bien vivants ceux-la ! Bon, on sait, les photos sont flous mais ces drôles de créatures (leur tête est vraiment minuscule par rapport au reste de leur corps) sont très peureuses et on les voit surtout à la nuit tombée.

Nous avons démarré notre vadrouille par un tour dans les Darling Downs, une petite cordillère proche de la côte. On s’est trouvé quelques bivouacs sympas. Bord de lac, parc forestier etc. Bref, de ce point de vue là, ce pays ne manque pas de petits coins sympas.

Nous avons aussi décidé de faire un tour à Nimbin, pour son festival musical, peuplé par une communauté de hippies plus ou moins déjantés. Alors là, disons le clairement, nous on s’attendait à un grand moment de débauche (oui, ça arrive, de temps à autre, on en a besoin) et oh, surprise, le jeune australien est quand même globalement bien sage. La preuve, plus de concert après minuit (oui, oui) et tout le monde au dodo. Quand nous émergeons le lendemain vers 9h, le champ bondé que nous avions découvert la veille est déjà à moitié vide : c’est dimanche, la jeunesse range sagement toutes ses petites affaires et s’en retourne à la maison pour le repas familial dominical…. Étrange. En tout cas, c’était une détour obligé pour tout raod trip australien qui se respecte 🙂

Les distances étant ce qu’elles sont en Australie, on fera quand même un petit détour par le début de l’Outback (un petit détour, c’est déjà 400 bornes), histoire que le frangin puisse s’en mettre plein les mirettes.

Les journées passent vite et nous repartons vers la côte dans l’espoir de barboter un peu dans l’eau : c’était sans compter sur une météo pourrie. Nous avons donc simplement remonté la Gold Coast avant de déposer mon frère à son avion à Brisbane. Pour lui c’est quelques 40h de voyage en perspective et pour nous, la route vers le Centre Rouge.

Terra Australis Incognita

Partir pour le Centre Rouge, c’est faire juste quelques 3500 km pour rejoindre le fameux rocher sacre des aborigènes : Uluru.

On pensait faire la route en 4,5 jours et finalement, il nous en aura fallu 5 !….. 5 jours de lignes droites, de plat, de bleds tout droit sortis d’un western, bref l’outback….. Au point de me générer des migraines ophtalmiques à force de fixer ce point loin, loin, loin sur l’horizon….Si, si. La preuve, j’ai plusieurs fois chronométré combien de temps s’écoulait entre le moment où on aperçoit un point sur l’horizon et le moment ou on croise effectivement ce point (une voiture ou un camion)…. une idee ??? hum ??? En moyenne, 2 minutes !! oui, oui !! 2 très longues minutes où ce point grossit, grossit, grossit encore pour finalement se croiser, chacun a plus de 100 km/h ! Je laisse les matheux faire les calculs savants qui vont bien pour évaluer la distance qui séparait initialement les 2 véhicules. 🙂

L’Outback c’est vraiment le western, une vraie dimension sauvage, voire un peu gore : les carcasses de vaches et de chevaux côtoient les restes de kangourous, le tout pour le plus grand plaisir des charognards en tous genres qui bordent les routes.

C’est aussi le royaume des mouches. Et alors là, de notre vie, nous n’avions jamais vécu une telle horreur! Des milliards et des milliards de mouches qui, sans aucun scrupule, se posent sur chaque centimètre de votre corps (habillé ou non… expérimenterai la joie d’en avoir une dans l’oreille). Bref, on a vite envié les touristes qui se baladaient avec des chapeaux / moustiquaires. Heureusement, ces foutues mouches disparaissaient à la tombée de la nuit, ce qui nous laissait un peu de répit pour les soirées.

Arrivés à Alice Springs, on se ramasse la pluie et selon le ranger local, « it’s unusual » (trad : c’est inhabituel)…. Évidemment, il faut le dire, se prendre une flotte comme cela au milieu du désert, après 3000 bornes, ça blase un peu (la semaine précédente il faisait 30° et plein soleil….).

En plus, l’ambiance est étrange et plutot maussade. Certes nous savions que la colonisation des aborigènes n’avait pas été des plus simples. Nous avons néanmoins été frappés par ces gens -souvent les plus âgés- désœuvrés et saouls…. Certains errant aux abords des centres commerciaux, d’autres avachis sur des bancs, voire simplement SDF. Cette génération a un regard vide, éteint. Ils semblent totalement déracinés. L’ambiance est d’autant plus étrange que l’on constate que les autres communautés ethniques -asiatiques, indiens, africains…- semblent parfaitement à l’aise. Heureusement, les jeunes générations aborigènes semblent avoir trouve une voie plus épanouissante.De plus, nous constaterons plus tard que cette misère n’est pas systématique et varie fortement selon les régions.

Malgré la pluie, on se dirige vers les West Mac Donnell , une petite cordillère à l’ouest d’Alice Springs. Quelques éclaircies nous permettent quand même de nous balader un peu.

On reprend la route, histoire de boucler les 500km qui nous séparent DU gros caillou rouge. Rebelotte pour les lignes droites, une météo menaçante, des stations services aux prix démentiels (pres de 2,30$ le litre de gazole versus 1,35$ a Sydney). Et puis, d’un seul coup, d’un seul, la récompense : une masse de grès rougeoyante sous un ciel pur et enfin ensoleillé.

De loin, ce n’est pas plus impressionnant que ça. Ca fait juste plaisir d’avoir autre chose que du plat (soit dit en passant, à une centaine de km avant Uluru, il y a le Mont Conner qui émerge aussi de la plaine.. un vrai petit frère d’Uluru).

Par contre, dès que l’on se rapproche, là, ça devient vraiment beau : certaines faces du rocher sont merveilleusement sculptées par les eaux, faisant des jeux d’ombre et de lumière plutôt somptueux.

Bien sûr, il était tentant de faire comme les hordes de touristes présentes, à savoir, grimper sur le rocher ; mais nous avons décidé de respecter la volonté des aborigènes et de nous balader simplement le long des falaises.

On a aussi continué notre balade dans le parc de Kata Tjuta.

Passé la vadrouille autour d’Uluru, nous sommes partis vers le King’s Canyon, autre lieu emblématique de la région. Et là aussi, lorsque l’on s’élève sur les parois le long de cette gorge, les paysages sont lunaires et nous permettent de nous faire une belle balade.

Vers la côte tropicale

Après un aller, il y a bien souvent un retour. Et comme le principe d’un road trip (surtout en Australie) c’est de rouler, alors nous avons donc de nouveau affronté les lignes droites de l’outback pour retourner doucement vers Cairns où nous devions rendre le van.

Petite remarque cependant : même au milieu du désert, le gazon des campings, maisons et autres habitations est impeccable. Je vous disais qu’en arrivant à Sydney tout semble très propre…. et ça concerne bien entendu ce gazon pour lequel les australiens semblent avoir une véritable obsession. Partout, tout le temps, il est touffu, doux, vert vif et pas un brin d’herbe ne dépasse svp !… que l’on soit sur la côte ou au milieu de l’outback ! J’avoue, j’ai souri plus d’une fois en voyant les « jardiniers » de ce pays sur leurs petits tracteurs / tondeuses qu’ils utilisent même pour 5m2…. 🙂

Au bout de la route : la Grance barrière de corail. Bon, on a d’abord essuyé une petite déception et dû renoncer à une vadrouille du côté des îles Whitsunday. Oui, Guillaume, on sait : tu nous avais bien vendu le détour. Malheureusement, quand on a vu les prix des ferry pour un AR à la journée, on s’est retrouvé face à un choix délicat : les Whitsundays ou la plongée…. Et c’est la deuxième option qui a gagné.

Il faut dire que plonger dans la Grande barrière, c’est quand même pas mal : au programme, des tortues, des raies, des barracudas… et bien entendu, des coraux tous plus somptueux les uns que les autres. Et comme on n’en n’avait pas assez, on a aussi snorkelé pour prendre quelques photos sympas.

Et pour finir notre périple australien, on s’est dirigé vers Cape Tribulation, une région tropicale reculée et sauvage. D’ailleurs, entre les fournis rouges minuscules mais bien agressives et des moustiques voraces aux piqûres ultra urticantes, on s’est vite rendu compte qu’on avait bel et bien changé de faune.

Et voila, nous déposons le camion à Cairns et embarquons pour notre vol de retour vers Sydney.

Petit bilan : près de 11000 km de route, des paysages variés, des road trains en pagaille, des animaux étonnants et un gazon toujours impeccable !

Regardez la carte de près : notre itinéraire est en jaune fluo. 😉

Dans 3 jours, départ pour l’hiver néo-zélandais.