Maroc, revoir le désert

L’envie de retourner dans le désert marocain ne nous a pas lâché, et 3 ans plus tard, nous décidons de repartir pour le Maroc pour les vacances de la Toussaint.

Cette fois ci, nous nous organisons pour partir 3 semaines et pouvoir véritablement en profiter.

Cela implique le fait que notre petit bonhomme doit rater une semaine d’école.

Qu’importe ! Ce sera l’occasion de tester l’école « à la maison ».

Et finalement, faire ses devoirs sous les palmiers d’un oasis, c’est plutôt pas mal !

Agdz

Nous avons également la volonté de plus explorer les pistes, de nous enfoncer dans le désert et de voir ce que le 4 roues motrices de notre T5 est capable d’affronter.
On ne prend pas cette envie à la légère, et nous faisons de notre mieux pour nous préparer à toute éventualité. On investit dans des plaques de désensablage, un bidon d’essence de 20L et une roue de secours supplémentaire (pour en avoir 2). On s’équipe également du logiciel de cartographies GPS GLOBE pour avoir tous les tracés possibles de pistes (https://www.gps-globe.com/fr/). Ce logiciel va devenir notre meilleur ami durant ces 3 semaines d’exploration.

Les pistes du désert marocain nous attendent…

Nous avons plus ou moins un parcours en tête pour ces 3 semaines de vacances, car nous avons retenu certains points d’intérêts entre le Nord et le Sud du Maroc que nous souhaitons voir. Cependant, avec le recul, nous nous sommes rendus compte que nous avons parcouru beaucoup trop de distances pour essayer de voir tout ce qui nous tenait à cœur.
On sait maintenant que, pour nos prochains voyages, nous privilégierons une partie seulement d’un pays ou d’une région pour pouvoir prendre le temps d’explorer sans passer nos journées sur les routes pour rallier un point à un autre.

En route vers Marrakech

Le jour du départ, nous sommes fin prêts. Nous partons un vendredi en fin d’après midi et filons vers la Côte Basque. Nous ferons une halte pour la nuit un peu en dessous de San Sebastian. Puis s’en suit la longue traversée de l’Espagne pour rejoindre Algéciras et prendre le ferry jusqu’à Tanger Med. On décide d’avaler les kilomètres et nous rejoignons Marrakech 48h après notre départ du Sud Ouest de la France.
Là il est temps de souffler et de se reposer au Relais de Marrakech (que nous avions déjà grandement apprécié la dernière fois).

Le lendemain, ce sera journée tranquille pour se poser, profiter de la piscine, et faire un petit tour dans Marrakech.


Bien évidemment, nous nous perdons dans les petites ruelles encombrées de la médina, ne sachant pas où donner de la tête entre toutes ces échoppes, les commerçants nous alpaguant sans cesse, les 2 roues en tout genre nous frôlant à chaque instant.
Nous trouvons un peu de quiétude en visitant le Jardin Secret de Marrakech, l’un des plus grands et anciens riads de la medina.

Direction le Haut-Atlas

Cependant, l’effervescence de la ville n’est pas forcément notre tasse de thé. La montagne et le désert nous appellent, et nous repartons dès le lendemain pour traverser le Haut Atlas.
Nous prenons le temps d’admirer les paysages à chaque lacet de route et à chaque point de vue.

Oasis de Fint

On se dirige vers Ouarzazate et à quelques kilomètres plus au Sud, nous dénichons l’oasis de Fint. L’arrivée par la piste poussiéreuse surplombe ce village perdu et nous offre un écrin de verdure niché au fond de la vallée.

Nous préférons nous éloigner du village pour éviter d’être délestés de quelques pièces pour nous donner (apparemment….) le droit de bivouaquer et remontons tranquillement l’oued (4×4 indispensable).

Un peu plus loin, ce sera notre premier coin de paradis du voyage : un ruisseau qui serpente doucement, le reflet des palmiers dans l’eau, la sérénité des lieux.
De temps en temps, un villageois passe à pied ou à dos d’âne et nous salue amicalement.


Point GPS Oasis de Fint > https://goo.gl/maps/dKp2k2fpHogq5PvX6

A la découverte du Djebel Saghro

Le lendemain, nous quittons cet endroit paradisiaque. Il y en aura d’autres tout au long de notre voyage !
Direction la Vallée du Dadès (et son inévitable photo de ses célèbres lacets) et les Gorges du Todra.
Certes, c’est beau, mais nous fuyons bien vite ces endroits beaucoup trop touristiques à notre goût. La foule nous gâche finalement notre plaisir, surtout dans les Gorges du Todra, et les étals de vendeurs de tapis, de babioles et d’étoles défigurent le lieu pourtant majestueux.

Il est grand temps de trouver un lieu beaucoup plus reculé pour bivouaquer au milieu de nulle part. C’est là que nous partons vers un des point d’intérêts que nous avions repéré : le Djebel Saghro.
C’est une véritable claque visuelle ! Des paysages spectaculaires, une immensité désertique, des montagnes sculptées, des pitons rocheux et de grandes falaises.
Nous savourons ces moments, seuls au monde, au bivouac ou en randonnée, dans ce panorama lunaire.
Le Djebel Saghro fera parti de nos coups de cœur du voyage.

Dans les Gorges d’Aït Mansour et d’Amtoudi

Nous reprenons notre route vers le Sud en faisant une halte dans la palmeraie d’Agdz.
Ismail nous accueillera chaleureusement dans son petit hôtel / camping « Au jardin de Tamnougalt ». Ici, un confort sommaire pour qui veut prendre une chambre, pas de douche pour le camping (mais Ismail nous permettra gentiment d’accéder à la douche d’une des chambres), mais le plaisir de partager un moment avec l’hôte des lieux.
Ismail passe également derrière les fourneaux, et nous avons droit à un tajine fait maison le soir même. Un vrai délice !

La medina d’Agdz

Au Jardin de Tamnougalt > https://goo.gl/maps/i9fH5GFWBrNs25bPA

Après une nuit de repos et une matinée de devoirs pour le petit bonhomme à l’ombre des palmiers, nous voilà partis toujours plus au Sud pour rallier les Gorges d’Aït Mansour.
C’est un nouveau coup de cœur et un véritable émerveillement !


En déambulant la long de la route du village, nous sommes plongés au cœur des Contes des Mille et une Nuits.
Le contraste entre les falaises de couleur ocre qui entourent la vallée et la luxuriance de l’oasis est vraiment saisissant. L’ombre des dattiers est également la bienvenue car les températures montent au fur et à mesure que nous descendons dans le Sud du pays.

L’Oasis d’Aït Mansour

Point GPS Aït Mansour > https://goo.gl/maps/oSLUP3omgSsSRJiM8

La chaleur se fait d’autant plus sentir que nous recherchons depuis le début de notre road trip des lieux de baignade. Malheureusement, le Maroc est touché par une sécheresse importante depuis plusieurs mois. Tous les spots que nous avons repéré, susceptibles de nous apporter le rafraichissement tant attendu, sont à secs…. C’est une grosse frustration, surtout pour notre petit bonhomme qui n’attend qu’une chose : barboter dans de belles vasques d’eau claire !

Notre persévérance finit par payer, lorsque nous débarquons à Amtoudi que nous avions déjà exploré il y a 3 ans.Nous remontons les gorges à pied un petit moment, et là miracle, l’eau coule enfin !
Quel délice de plonger dans cette eau bien fraîche après une bonne petite randonnée sous cette chaleur ! Nous voilà récompensés !


Vers les sources chaudes de Tighmert

Encore un peu plus vers le Sud Ouest, nous retrouvons les sources chaudes de l’oasis de Tighmert, près de Guelmim.
Contrairement à la dernière fois, nous décidons d’y passer la nuit. Bien nous en a pris. Pouvoir se baigner dans cette eau brûlante au cœur de la nuit, sous le ciel étoilé, entouré du désert, c’est tout simplement une expérience magique. C’est notre spa cinq étoiles !

Et comme on est sympa, on vous remet le point GPS > https://goo.gl/maps/j6Vd85AcqTkJ8uaXA

Nous profitons des alentours pour visiter la petite ville de Tighmert, et notamment découvrir la Kasbah Caravansérail, un lieu unique où foisonne quantité d’objets du quotidien et du passé des Touaregs. Un véritable petit musée tenu par des personnes chaleureuses et passionnées. C’est un moment haut en couleur qui nous rapproche un petit peu plus du peuple marocain.

Nous restons une nuit de plus aux sources chaudes tellement le lieu nous enchante (et il faut dire que nous avons aussi envie de nous poser un peu plus longtemps au vue de tous les kilomètres déjà parcourus).

Ce sera l’occasion de rencontrer 2 jeunes marocains, Abdou et Abdou, qui nous invitent à boire le thé et partager leur tajine cuit au feu de bois. Encore la preuve de la gentillesse et du partage des marocains.


Nous passons la soirée à raconter nos vies, écouter leurs envies d’ailleurs et se régaler.

Aux portes du Sahara occidental

Nous quittons finalement la région pour descendre encore plus bas au Parc National de Khenifiss. Ce sera le point le plus au Sud que nous atteindrons lors de ce voyage.
C’est une lagune d’une biodiversité importante et protégée. De nombreux oiseaux migrateurs y font escale. On peut notamment observer des colonies de flamants roses pour notre plus grand bonheur.

Lagune de Naïla (Parc national de Khenifiss)

Malheureusement, pour les vanlifers que nous sommes, il est interdit d’y bivouaquer la nuit. Nous l’apprendrons à nos dépends lorsque nous nous ferons déloger par des militaires marocains alors que la nuit vient de tomber.
Nous comprendrons plus tard que c’est un lieu de passage important pour les immigrés clandestins (du fait des îles Canaries juste en face) et pour la sécurité de tous, les militaires veillent au grain pour que personne n’y traîne.
C’est aussi ça la vanlife : être parfois pris au dépourvu et devoir trouver un plan B en pleine nuit ! Pas toujours agréable, mais il faut faire avec !

Après cette nuit mouvementée, nous continuons notre quête de baignade. Nous avons repéré sur Google Map une vasque suspendue en plein milieu du désert.

C’est parti pour explorer les pistes et trouver ce fameux eldorado.


La chance est avec nous, et nous finissons par la trouver. Cette vasque accrochée à une falaise en plein milieu du désert ressemble à un véritable mirage.


La rejoindre ne sera pas chose aisée et il nous faudra désescalader, ramper, se cramponner aux arbustes pour enfin tremper les pieds.

Point GPS de la vasque > https://goo.gl/maps/DnHjxGoVpNKGEUZz7

Sur le chemin du retour

Il est temps pour nous de reprendre la route vers le Nord. Nous faisons une nouvelle halte à Tighmert, notamment pour découvrir le marché aux dromadaires de Guelmim le samedi matin.


Des marchands nous invitent à boire le thé et nous proposent des bijoux. Les dromadaires lancent des cris affolés. Les étals d’épices nous enivrent. Les fruits et les légumes sont vendus pour une bouchée de pain. Le tout dans une joyeuse cacophonie. C’est toujours un dépaysement total.

Marché aux dromadaires de Guelmim

Bivouac sur la plage d’Aglou

Nous continuons notre chemin le long de la côte pour profiter de l’océan et se baigner. Nous retrouvons le bivouac d’Aglou que nous avions grandement apprécié il y a 3 ans.

Nous faisons à nouveau l’expérience de l’exceptionnelle gentillesse des marocains. Lors de notre baignade, nous sommes alpagués par un pêcheur qui nous invite à boire le thé. Il a 3 fois rien, vit dans une cahute en bord de plage, ne parle pas français mais il partage avec plaisir son thé.
Avant de se quitter, il nous offre un gros sac de moules fraîches, fruit de sa pêche. Nous n’avons pas l’habitude de tant de générosité, et nous lui glissons quelques billets en remerciement et pour aider sa famille.
Le soir même, après nettoyage des moules, c’est un véritable festin !

Dernière étape avant notre retour : la ville de Taroudant.
Après 3 semaines de van, nous nous offrons le luxe d’une chambre d’hôtel, au domaine de Dar al Hossoun, dans un cadre luxuriant.
C’est un repos bien mérité de 2 nuits, à buller dans les jardins verdoyants et profiter de la piscine.
Malgré tout, les remparts de la ville de Taroudant nous appellent, et nous partons à la découverte de cette médina. Le souk est bien plus petit que celui de Marrakech mais reste plus authentique à nos yeux.

Hôtel Dar Al Hossoun > https://www.alhossoun.com

Après un dernier crochet par Marrakech, nous levons le camp très tôt un matin.
Nous enchaînerons les kilomètres et serons de retour le lendemain soir chez nous. Fatigués par cette longue route, mais heureux de ce si beau voyage.

Ces vacances au Maroc, ça aura été :

  • 7000 kms parcourus
  • de nombreuses pistes explorées
  • un certain nombre de bivouacs perdus au milieu de paysages époustouflants et désertiques (certains resteront secrets, on en garde pour nous 😉 )
  • aucune crevaison
  • énormément de dégonflages et regonflages de pneus
  • quelques mots de darija échangés
  • beaucoup de tasses de thé partagé avec des marocains accueillants et toujours souriants

…… et surtout…..

….. surtout l’envie d’y retourner encore une fois, car tellement d’endroits à explorer. L’année prochaine, qui sait ? 😉

Si vous l’avez raté, vous pouvez retrouver notre premier voyage au Maroc en van par ici !