Le Maroc, paradis de la vanlife

Le choix du Maroc

Nous voilà en plein mois de septembre 2019, impuissants face à l’installation inexorable de l’automne. Et avec lui nos adieux à la douce chaleur et aux journées estivales à rallonge. Vite vite, une fenêtre ensoleillée ! Un dernier petit sursis avant la grisaille de novembre…

Où pourrait-on faire le plein de grands espaces et rechausser nos tongs, accompagnés de notre brave et fidèle monture, notre van WV T4, pendant les 15 jours de vacances de la Toussaint ?

Nous passons en revue les sites, et explorons toutes les combinaisons de voyage. Finalement, le Maroc parvient très vite à cocher beaucoup de cases ! Il s’avère que le sud marocain offre encore des températures avoisinant les 30 degrés jusqu’à fin octobre, et bien sûr des espaces sauvages et désertiques propices à la vanlife ! On se voit déjà poser le van au milieu d’une oasis perdue…

Cap sur les portes de l’Afrique !

Le temps des préparations

Compte tenu du timing serré et non extensible, nous consacrons pas mal d’énergie aux préparatifs pour gagner un max d’autonomie et de temps une fois là-bas … :

  • Optimisation des rangements du van,
  • Grosse réserve d’épicerie pour prendre de l’avance et ne gérer que les produits frais sur place,
  • Stock de vaisselle biodégradable pour ne pas vider nos réserves d’eau lors des vaisselles,
  • Pièces de rechange pour le van pour ne pas subir les délais de commande au Maroc si une panne survenait,
  • Réparations diverses, changement de la batterie,
  • Etc etc

Puis vient enfin le plaisir de rayer les dernières lignes de nos « to do list », tout est fin prêt le vendredi à 16h30. Nous récupérons directement notre petit bonhomme à la sortie de l’école, le van chargé et opérationnel. Comme tout départ il y a de l’excitation dans l’air, et nous amorçons le trajet, impatients de découvrir ce qui nous attend au bout de ces 2600 kms !

Traversée de l’Espagne pratico-pratique

Nous gardons un souvenir peu agréable du trajet aller. Les plaines madrilènes sont très monotones et défigurées par l’agriculture intensive. Les aires d’autoroutes sont très nombreuses mais dans leur majorité peu aménagées et peu accueillantes. Nous avons eu également du mal à trouver des aires avec des jeux pour enfants, ou des espaces de verdure pour se dégourdir au calme. Bonjour les immenses dalles de béton dénuées de tout coin ombragé.

Nous avons cependant trouvé un très joli bivouac dans la régio au sud de Madrid pour une nuit d’escale.

Réalité ou simple ressenti personnel, il n’empêche que nous avons opter pour l’autoroute côté Ouest au retour. La voirie est, certes, légèrement plus vétuste mais il y a un peu plus de quoi se mettre sous la dent en terme de paysages à contempler.

Après avoir croisé les avis en tout genre sur les forums de voyageurs, nous décidons de traverser Gibraltar entre Algesiras-Tanger Med. Tanger Med se situe à 40kms à l’Est de Tanger Ville mais permet de se raccorder aussitôt à l’autoroute, sans plonger dans l’urbanisation de Tanger Ville.

Les tarifs des ferrys proposés sur internet sont apparus plus chers que ceux sur place. Il n’y a même pas de cohérence de prix entre deux trajets identiques au sein d’une même compagnie. Bref, ne cherchez pas trop la logique des tarifs… ! Le mieux étant de se présenter au port et d’aviser devant le tableau avec tous les prochains départs.

Si vous êtes pressés, vous serez tenté de prendre le premier ferry au départ. Si vous avez un peu de temps devant vous, vous avez alors l’occasion de comparer les prix.

Le passage à la douane est assez rapide, et le temps d’attente avant l’embarquement file assez vite pour nos esprits occupés à observer toute l’agitation et la complexité d’un grand port de transit.

A bord, tous les passagers doivent à nouveau présenter nos passeports dans un petit bureau de douane pour l’enregistrement complet.

Attention décalage horaire ! Remontez vos pendules d’une heure en arrivant au Maroc !

Le désert se dessine et se ressent de plus en plus

Première étape en camping pour recharger nos batteries internes et reprendre la route à la fraîche le lendemain matin. Nous écartons la solution du bivouac sauvage car le nord du maroc est relativement assez urbanisé et peuplé, et il nous faudrait un peu de temps pour explorer et dénicher un coin tranquille. Ne perdons pas de temps. Objectif : le sud.

Nous nous arrêtons pour une nuit au camping Camping d’Asilah. Ouvert toute l’année, selon le patron actuel. C’est un petit camping sans prétention, relativement propre, proche des commerces et du front de mer pour se balader. Un peu bruyant mais tout à fait supportable pour une nuit d’étape. Nous comprenons vite que c’est un point de chute récurrent pour les vanlifers ou camping-cars arrivant ou en partance vers les ferrys (il se situe à seulement 1h du port d’embarquement de Tanger Med).

Le lendemain rebelotte on prend l’autoroute mais en fin de matinée seulement, car on a vraiment pris le temps au camping ce matin. On réussit à rallier Marrakech en fonde journée, Point de chute intéressant et pratique pour rayonner

On s’arrête au relais de Marrakesch un camping très connu. Il offre de nombreux services, du ravitaillement, et un cadre bien agréable. Les températures en hausse, on sort le short et les tongs. Ca fait un bien fou pour une fin octobre !

Voir l’océan !

Le lendemain, route vers le sud, encore, on rejoint l’océan en fin de journée. La lumière déclinante rend l’atmosphère magique. On fait une petite baignade à Aglou mais on fait très attention aux courant forts.

A partir d’Aglou, on longe la route côtière, et on trouve un bivouac top en quelques minutes. L’un des plus beaux bivouacs de notre séjour. Ici quasiment personne, juste une cabane de pêcheurs. Attention il faut un petit van ou un 4×4 pour pouvoir y accéder.

Le point GPS : https://goo.gl/maps/LcJfbiiebpt2Sk9E7

Le lendemain matin on prend un petit déjeuner à rallonge avec le passage des bergers avec leurs troupeaux ou des pêcheurs.

Puis on prend le chemin de Sidi Hifni,et son marché de poisson. Pour quelques euros on achète de la sole et du bar pour un prix dérisoire par rapport à chez nous.

On déguste ça dès le midi sur un beau site sauvage.

Passé Guelmine, Route vers le grand sud

On roule l’après midi vers Guelmine, ancien carrefour caravanier. Quand on arrive dans cette ville on sent bien que l’on est plus du tout dans une zone touristique.

Le soir, on trouve un bivouac dans l’oasis de Thigmert. Encore un site magique, avec une ambiance mille et une nuits.

Le point GPS : https://goo.gl/maps/hxtsYKNw6rRSKa6W9

Le lendemain on part à la recherche des source chaudes au milieu du désert. On galère, mais on finit par trouver.

On vous facilite la tâche : https://goo.gl/maps/YCqxU3qBbtUL5CHY9

Nous faisons les 2 jours suivants un crochet dans la région de Tan-Tan, mais sans grand intérêt. Bien que la route pour y accéder depuis Guelmine soit somptueuse (mais dangereuse car étroite et fréquentée par des poids lourds) la zone côtière en dessous de Guelmine vit de l’industrie et de la pêche. De toute façon nous ne pouvons pas faire route encore plus au sud même si l’envie est bien là 🙂 en fait il vaut mieux remonter tranquillement. Nous décidons donc de remonter vers Guelmine afin d’aller se baigner vers les cascades de Fask.

Le point GPS : https://goo.gl/maps/pkjdGLHrRgVxCoY66

Le soir bivouac à proximité de Fask.

Le point GPS : https://goo.gl/maps/aWYMvV4k9vucPJjr7

Amtoudi

Nous prenons la route vers l’est vers Assa que nous traversons, ville sans intérêt apparent. On poursuit notre chemin pour rallier Amtoudi le soir même.

Amtoudi est réputée pour ses Agadirs, greniers fortifiés suspendus sur des pitons rocheux. Amtoudi est également connue pour sa guelta, une des plus belles du Maroc dit-on.

Nous arrivons donc le soisr et c’est Mohamed qui nous accueille dans son auberge à l’ombre des arganiers. Le site à l’entrée de la guelta est charmant. On pose le van à côté de l’auberge et Mohamed nous raccorde en électricité. Nous nous doucherons et dînerons chez lui pendant notre séjour.

C’est aussi le plaisir de laisser le van et de retrouver notre mobilité avec nos pieds.

Site qui offre à la fois des points de vus vertigineux, l’ambiance fraîche d’une palmeraie et le bruit de l’eau qui coure dans les rigoles, et des coins de baignade avec petites cascades et vasques profondes.

Nous passons 2 jours à nous balader dans les gorges, nous baigner et visiter les agadirs. Très peu de monde en cette saison, c’est très agréable.

Le retour ensuite se fera par la même route en plusieurs étapes. Nous retrouverons les pluies diluviennes de novembre dès le milieu de l’Espagne.

Il va falloir s’y faire « l’été » à rallonge est terminé…

Les point forts

Le sud du Maroc (en dessous de Marrakech) est une destination 5 étoiles pour la vanlife, Au nord nous n’avons pas essayé.

On notera au final:

  • l’hospitalité et la gentillesse des marocains
  • le coût de la vie (surtout la nourriture, fruits, légumes, poissons)
  • le climat pour une 2e quinzaine d’octobre (chaud et sec, identique à notre été)
  • pays riche et varié en paysages (déserts, océan, montagnes)
  • Nombreux coins isolés et magnifiques, accessibles en simple van 2RM
  • véritable dépaysement « proche » de la France

Informations pratiques

Devise dirham environ 1 pour 10 ça facilite les calculs de conversion.

Formalités, pas de visa, juste un passeport en cours de validité. Pour les véhicules présenter la carte grise, la douane vous remettra une autorisation à représenter à la sortie.

Téléphone, si vous arrivez à Tanger Med, Prenez l’autoroute vous trouverez des cartes sims et recharges dans les stations service. On recommande Maroc Télécom, c’est la meilleure couverture réseau. On a été surpris de trouver de la 4G même au fond du desert.

Le gasoil coute entre 9,5 et 11dhs (90ct à 1€) en fonction de la qualité et du lieu. Attention dans le sud il y beaucoup mois de staions service que dans le nord où l’on en trouve partout